Un lycéen viole sa camarade de classe

Elle se souvient de leur première rencontre, il y a presque une année. Ils étaient en deuxième année de l’enseignement secondaire. Ce jour-là, Rachid l’avait abordée pour lui exprimer ses sentiments. Il lui a déclaré son amour. « Je ne veux pas avoir de relation amoureuse», lui a-t-elle répondu. Toutes ses amies de classe attestent que Maria n’avait jamais noué de relation avec un garçon. Le plus souvent, elle établissait des relations amicales avec des filles de son âge. Sérieuse, jouissant d’une bonne réputation parmi ses amies et active en classe, elle n’a jamais échoué dans ses études.

«Mais, toutes les lycéennes entretiennent des relations amoureuses avec les garçons, pourquoi pas toi?», lui a demandé Rachid un jour en tentant de la convaincre.

Une question à laquelle Maria n’avait pas répondu. Ses parents, très ouverts et compréhensibles, ne se sont jamais immiscés dans ses affaires personnelles.

Et pourtant, Maria n’a jamais pensé à s’engager dans une relation amoureuse. Mais Rachid insistait. Il lui expliquait que le fait d’entretenir une relation amoureuse est normal et que les jeunes partagent des moments agréables. Maria ne savait plus si elle devait faire comme les autres ou pas. Elle n’avait pas d’expérience. Ses amies lui racontaient des histoires d’amour étranges, qui les rendent, selon elles, très satisfaisantes et pleines de joie. Peu importe. Elle ne s’intéressait qu’à ses études. Et c’était le tremplin que Rachid a utilisé pour se rapprocher d’elle davantage. « Je crois qu’on peut devenir des amis surtout que j’ai besoin de quelqu’un pour m’aider en math », lui confie-t-il.

Maria n’a jamais refusé de soutenir ses collègues, elle, qui est une élève brillante. «Je crois que tu vas oublier cette question de relation amoureuse», lui précise-t-elle. Je ne t’en parlerai plus, lui a-t-il promis.

Depuis, Maria et Rachid ont commencé à se rencontrer tous les deux dans un café situé au jardin de la Ligue Arabe, donnant sur le boulevard Moulay Youssef. Maria se préoccupait uniquement de ses études. Elle expliquait à son collègue, Rachid, tout ce qu’il prétendait n’avoir pas compris en mathématique.

« S’il te plait tu veux bien m’attendre un moment. Je vais à la maison pour chercher les sandwichs que ma sœur m’a préparé», lui a-t-il dit un jour.

«Oui bien sûr. Je t’attend », a-t-elle répondu. À peine avoir avancé de deux pas, Rachid est retourné vers Maria pour lui demander de l’accompagner. Elle a refusé au départ, mais elle a obtempéré après avoir insisté. Elle n’avait pas l’attention de rentrer chez lui, mais seulement de l’attendre dans la rue. Ne parlant que des cours de math, les deux élèves sont arrivés au bout de quelques minutes à l’immeuble où Rachid demeure.

Au moment où Maria est restée devant son entrée dans l’attente de Rachid, celui-ci y est monté. Deux minutes plus tard, une jeune fille descend de l’immeuble pour l’inviter à monter. « Je suis la sœur de Rachid, monte pour manger tranquillement ton sandwich », lui a dit la jeune fille. Maria s’est abstenue. Mais la jeune fille a insisté au point que Maria a fini par accepter son invitation. Au deuxième étage de l’immeuble, la jeune fille a ouvert la porte d’un appartement. Elle a conduit Maria à la cuisine où Rachid était en train de manger son sandwich et de siroter du thé chaud. Elle s’assoit et prend le sandwich que lui a donné la jeune fille qui disparaît ensuite. Pas moins de deux minutes plus tard, Rachid s’est levé de sa chaise et a commencé à caresser Maria. Cette dernière a tenté de se lever. Mais Rachid l’a obligée à rester tranquille. «Sinon, je vais te tuer», la menace-t-il avec un couteau. Sans vergogne, il l’a obligée à se taire, sans demander secours, lui a ôté ses vêtements et l’a violée dans la cuisine. Une plainte a été déposée par Maria. Rachid a été arrêté. Seulement, il a nié les accusations retenues contre lui. «Elle était ma maîtresse», a-t-il déclaré à la Cour. Cependant, sa sœur a attesté devant la Cour que « Maria a refusé au départ de monter…C’est moi qui ai insisté parce que mon frère Rachid me l’a demandé…Après, je me suis sortie pour les laisser seuls tous les deux ». Après ce témoignage accablant, la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca a condamné Rachid à deux ans de prison ferme.

Par : Abderrafii ALOUMLIKI

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