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Taïeb Mounchid donne l’exemple aux chefs syndicaux en quittant la FDT

Certes, Mounchid a quitté pour des raisons de santé, mais il reste le seul parmi ses confrères à avoir passé les commandes sans attendre qu’on le pousse à le faire.

Le bureau central de la FDT a tenu, mardi dernier à Casablanca, une réunion extraordinaire pour annoncer le départ de Mounchid, qui a subi cinq opérations chirurgicales des yeux. Ce dernier a préféré retarder l’annonce de sa démission pour ne pas perturber les préparatifs de son syndicat liés aux élections de renouvellement du tiers des conseillers. Actuellement, le bureau central de la FDT étudie le désistement du secrétaire général et compte dévoiler le nom du remplaçant dans une semaine.

Mounchid a accédé à la tête de la FDT en avril 2003, date de sa création. A l’issue des élections, le candidat Mohamed Kafouni a obtenu 20 voix, tandis que Mounchid a pu en décrocher quatre fois plus, soit 81. La FDT avait alors pour but de contrebalancer la centrale de Noubir Amaoui (CDT) qui avait créé son propre parti politique, le Congrès national ittihadi (CNI).

Mohamed Benhamou, membre du bureau central de la FDT, pense que «le départ de Mounchid est une perte pour le syndicalisme marocain». Pour lui, il disposait d’une grande maturité politique et sociale, notamment en s’étant engagé dans un processus de redressement de l’action syndicale depuis les années 60. A titre d’exemple, il a été le premier à introduire dans les statuts de sa centrale la limitation du mandat du secrétaire général, soit pas plus de deux ou trois ans.

Cette loi évite la mainmise d’une seule personne sur les destinées d’un syndicat, avec toutes les répercussions que cela puisse avoir sur la neutralité et l’intégrité dans l’action syndicale. Avec Abderrahman Chennaf, ex-secrétaire général du syndicat national de l’enseignement, Mounchid a pu mettre en place un tandem ayant réussi là où les autres ont échoué.

Résultat, la FDT a fait du secteur de l’enseignement son fer de lance en seulement trois années d’existence. En effet, deux mois après la constitution de la centrale, les élections des commissions mixtes ont fait ressortir la force de la jeune FDT. Cette dernière s’est classée presque la première dans le secteur public. Toutefois, sa maigre représentativité dans le privé l’a finalement reléguée à la quatrième position.

Les militants de la FDT retiennent de Mounchid sa force de négociation dans le calme sans heurter la sensibilité de ses vis-à-vis. Telle est l’opinion d’Abderrahman Azzouzi, premier vice-secrétaire général, qui pense que la création de la FDT a été effectuée «en réaction à l’absence de démocratie à la CDT». Et d’ajouter que la Fédération s’est donné pour principes fondateurs la démocratie interne et la séparation entre l’action syndicale et les personnes.

Mostafa Bentak
LE MATIN

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