Sur la voie d’un troisième round

Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que, primo, tout accord sur cette question doit se faire en commun accord avec l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Peter Van Walsum. Secundo, la date du troisième round ne peut être fixée qu’après les élections du 7 septembre prochain, tel qu’affirmé par C. Benmoussa. A l’issue de ce deuxième round des discussions, le ministre a commencé par dire à la presse que le Maroc a expliqué, une seconde fois, sa proposition d’autonomie pour les provinces du Sud. Et d’ajouter que «malheureusement le polisario est resté cantonné dans ses premières positions». Pour sa part, Khalihenna Ould Errachid, président du Conseil Royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas), a déclaré que le polisario s’accroche toujours à des options désuètes, tandis que ce deuxième round a montré la flexibilité du Royaume et sa disposition à discuter. «Ce round n’a pas marqué une avancée qui promet une solution proche du dossier.

Nous espérons que le Front, durant la période qui nous sépare du troisième round, puisse reconsidérer sa position dogmatique et faire preuve d’un peu plus de réalisme pour arriver à une solution de juste-milieu», a-t-il tonné.

K.O. Errachid fait allusion à l’autonomie qu’il a qualifiée de proposition ouverte et tolérant le débat. D’autant plus que le Maroc a fait l’effort de la concevoir et la décliner en mesures concrètes après 30 années d’absence de solution consistante et viable.

Taieb Fassi Fihri, ministre délégué aux Affaires étrangères, a pour sa part expliqué que le Royaume a pris sérieusement en compte la résolution 1754 du Conseil de sécurité qui appelle les deux parties à des négociations directes.

«La dynamique de reprise du contact a été uniquement possible grâce à la pertinence de la proposition marocaine d’autonomie qui constitue une base sérieuse pour sortir de l’impasse», a-t-il souligné.

A 20h (heure locale), un point de presse a été tenu à la mission permanente du Royaume aux Nations unies à quelques mètres du siège de l’ONU.

C. Benmoussa a commencé par lire une déclaration dans la quelle il a insisté sur l’importance de la proposition marocaine comme solution politique réaliste et applicable garantissant une issue

honorable à toutes les parties prenantes au conflit.

Toutefois, le ministre a fait remarqué qu’après deux jours de pourparlers, le Royaume ne peut qu’exprimer sa déception, car le polisario n’a pas pu saisir la chance de ce deuxième round pour gagner quelques points sur le chemin d’une solution politique du

différend. «Nous avons aussi remarqué que les déclarations provocantes de l’autre partie à la presse avant et durant ce deuxième round s’inscrivent en porte-à-faux avec l’accord conclu avec l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies», a indiqué Benmoussa.

Face à une telle situation, le Maroc se trouve dans son droit, comme l’a annoncé le ministre, de réitérer son appel à la communauté internationale et l’ONU pour établir un recensement précis et

général des populations des camps de Tindouf afin de

leur permettre d’exprimer librement leur volonté d’intégrer volontairement la mère patrie conformément aux fondamentaux sur lesquels se base le Haut commissariat aux réfugiés.

En effet, tout le monde connaît aujourd’hui les conditions difficiles et inhumaines dans lesquelles les populations de Tindouf se trouvent. Mais le pire, c’est que le front mène une politique d’embargo informationnelle à leur égard.

A titre d’exemple, le polisario reconnaît la pertinence de l’autonomie comme solution, mais fait tout pour le cacher aux populations.

Gouvernance locale

Le premier round des négociations, tenu entre le Maroc et le polisario les 18 et 19 juin dernier, en présence de l’Algérie et de la Mauritanie, a été celui des prises de contact. Le deuxième est celui des échanges par excellence. Les négociations ont principalement concerné les possibilités d’application de la résolution 1754.

C’est un processus. Le Maroc reste confiant dans sa capacité à le mener à bien, fort de la pertinence de ses idées et du soutien international. Fait nouveau, les experts des Nations unies ont présenté lors de ce deuxième round des exposés sur les ressources naturelles et la gouvernance locale, liés au concept d’autonomie, notamment en s’appuyant sur des exemples réussis dans certains pays.

Certains observateurs ont vu dans cette évolution le début d’une prise en compte sérieuse de l’initiative marocaine permettant d’aborder, par la suite, le fonds de sa proposition

d’autonomie pour ses provinces du Sud dans le cadre de son intégrité territoriale.

Statu quo inacceptable

L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Peter Van Walsum, a affirmé samedi que les parties ont reconnu que le statu quo actuel est inacceptable et convenu d’un nouveau round de négociations sur la question du Sahara.

Dans un communiqué rendu public à l’issue du deuxième round, tenu les 10 et 11 août à Manhasset, banlieue de New York, sous les auspices des Nations unies, M. Van Walsum a souligné que les parties se sont engagées à poursuivre ces négociations de bonne foi, précisant que des consultations appropriées seront conclues sur la date et le lieu du round à venir. Je suis heureux que nous ayons pu mener des négociations de fond au cours desquelles les parties ont interagi l’une avec l’autre et ont exprimé leurs vues, a-t-il dit, ajoutant qu’un débat a eu lieu au sujet de la mise en œuvre de la résolution 1754 du Conseil de sécurité.

Lors de ces négociations et sur l’initiative de M. Van Walsum, des experts des Nations unies ont présenté aux parties des exposés sur des problématiques spécifiques comme les ressources naturelles et l’administration locale, poursuit le communiqué, relevant que des mesures de confiance ont également été proposées pour

discussion.

Ce deuxième round s’est déroulé avec la participation des représentants du Maroc et du polisario pour continuer leurs négociations, sous les auspices du secrétaire général de l’ONU et conformément à la résolution 1754 du 30 avril 2007 du Conseil de sécurité de l’ONU, ajoute le communiqué.

Des représentants des pays voisins, l’Algérie et la Mauritanie, étaient également présents aux séances d’ouverture et de clôture et ont été consultés séparément pendant les pourparlers, conclut la même source.

Nouvel échange de visites familiales

L’opération d’échange de visites familiales, pilotée par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), entre les camps de Tindouf, au Sud de l’Algérie, et les provinces du Sud du Royaume, s’est poursuivie vendredi par l’organisation du trentième voyage, de/et vers la province de Smara Le présent échange a bénéficié à 65 personnes appartenant à 20 familles, indique un communiqué du Bureau de la Coordination marocaine avec la Minurso.

Ainsi, onze familles totalisant 32 personnes, originaires de la province de Smara, ont embarqué, vendredi à 7h00mn, à bord d’un aéronef de la Minurso, à l’aéroport de Smara, à destination de Tindouf, avant que neuf familles totalisant 33 personnes, en provenance des camps de Lahmada,

n’aient débarqué du même avion, à 10h45mn, précise

la même source.

Cet échange s’est déroulé du côté marocain dans de bonnes conditions et toutes les dispositions ont été prises pour assurer un bon accueil aux participants et leur faciliter les formalités d’usage, au niveau de l’aéroport d’embarquement et de débarquement, souligne le communiqué.

Tout en exprimant sa satisfaction quant à la poursuite de l’opération d’échange des visites familiales, le bureau de la coordination marocaine saisit cette occasion pour appeler à la préservation du caractère humanitaire de cette mesure de confiance, en application du plan d’action et dans le respect strict du mandat du HCR.

MAP

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