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Sécurité routière: Au-delà des lois, il faut changer les mentalités

Les accidents de la circulation font malheureusement perdre aux caisses de l’Etat quelque 11 milliards de DH, soit 2,5 pc du PIB. Piétons suicidaires ou automobilistes imprudents, mauvais état des routes ou lacunes juridiques, chacun y va de son point de vue pour expliquer ce fléau baptisé guerre des routes, une manière de tirer la sonnette d’alarme.

Conscients de l’ampleur et de la gravité du phénomène, les services de l’Etat n’ont pas lésiné sur les moyens durant les dernières années, en vue de limiter les dégâts et endiguer les facteurs à l’origine de l’hécatombe.

En avril 2004, le gouvernement a mis en place une stratégie nationale de la sécurité routière, visant à inverser, à court terme, la tendance à la hausse des accidents de la circulation et de maintenir par la suite la tendance à la baisse des blessés graves et des morts.

Cette stratégie s’articule autour de sept principaux axes ayant trait à une gestion coordonnée de la sécurité routière, une législation claire, un contrôle efficace, une meilleure formation des conducteurs, une infrastructure routière et des voiries urbaines à niveau, des services de secours disponibles et rapides et des opérations d’information et d’éducation ciblées.

Mais, en dépit de ces efforts, la voie semble truffée d’embûches. Il s’agit de mener une véritable bataille sur tous les fronts pour changer les mentalités et surtout durcir les mesures de répression des contrevenants.

D’après l’expérience des pays ayant réussi à freiner l’hémorragie de l’insécurité routière, la répression a donné ces fruits.

En effet, le projet du code de la circulation, actuellement en cours d’examen au niveau de la commission de l’Intérieur, de la Décentralisation et des Infrastructures à la Chambre des représentants, introduit un durcissement notable des sanctions relatives aux infractions au code de la circulation.

Il vise en particulier à faire cesser les récidives aux manquements au code et à normaliser la relation conducteurs-autorités de contrôle en clarifiant aussi bien les procédures de contrôle et de sanctions que les droits des usagers de la route. Il ambitionne également de crédibiliser les actions de contrôle par plus de transparence, plus de rigueur, plus d’efficacité préventive et moins d’arbitraire.

En marge des travaux de ladite commission, le ministre de l’équipement et du transport, M. Karim Ghellab, a expliqué à la MAP que ce projet de loi, constitué de 308 articles, fait de la protection de la vie des usagers de la route son cheval de bataille.

Il ne faut pas voir dans ce code uniquement le côté des sanctions, mais il faut y voir également le volet accordé à la formation et à la valorisation des métiers relatifs à la sécurité routière, dont les centres de visite technique des voitures et les auto-écoles, a-t-il dit.

Et d’ajouter : outre l’instauration du système du permis à points, ce projet prévoit l’introduction de l’alcotest ainsi que des amendes pouvant atteindre 3.000 DH outre l’incrimination de certaines infractions, surtout en cas de blessés graves ou de morts.

Un point non moins important dans la lutte acharnée contre les accidents de la circulation, il s’agit de l’introduction de nouvelles technologies, telles les radars. A cet effet, 340 radars portables, 150 radars fixes, 79 unités radars (véhicule+radar) et 5 stations radars fixes ont été déployés pour limiter l’intervention humaine dans l’opération de contrôle, garantir le paiement des amendes et en finir avec le sentiment d’impunité.

Au sujet des radars fixes, M. Ghellab a rappelé que ces appareils ont été installés définitivement en décembre dernier, précisant qu’en attendant l’adoption du nouveau code de la circulation au Parlement, des avis d’infraction seront envoyés uniquement à titre de sensibilisation.

Sans une éducation à la base, une sensibilisation continue et surtout une adhésion de la société civile à ce fléau, ce dernier continuera de détruire tout sur son passage. A ceux qui considèrent que la seule règle de priorité est le passage en force, il convient de dire: Changez de conduite!.

menara.Ma

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