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Quand les touristes d’Essaouira veulent aussi bronzer utile

Sa population est très accueillante, mais pauvre. Elle croule sous le poids de la sécheresse et de l’analphabétisme.

C’est pour cette raison que nous avons pensé à ce projet de développement socioculturel qui s’articule autour des échanges équitables (entre le touriste et le paysan accueillant), de la solidarité humanitaire, du respect des personnes, des valeurs, des cultures, et de la nature», affirme Mohamed Naïm, président de l’association. Pour lancer son premier voyage, qui a eu lieu le 24 septembre, cette association locale a travaillé en partenariat avec l’ «Association du turban et du béret», qui œuvre en France.

Le concept de ce projet rejoint celui du tourisme écologique qui reste assez timide malgré les potentialités du pays. « Au lieu d’aller dans un hôtel, le touriste est hébergé chez le paysan. De cette manière, il aura la possibilité de partager son quotidien et même, s’il en a envie, de l’accompagner à son travail et de lui donner un coup de main. Il en profitera également pour découvrir les sites magnifiques et inexplorés de la région : montagnes, plaines, vallées, flore diversifiée dont l’Arganier, patrimoine et richesse exclusives au Maroc», explique Mohamed Naïm.

Toutefois, ce projet est porteur d’une nouveauté qui lui confère toute sa dimension solidaire. Les touristes n’arriveront pas dans la région les mains vides. Ils auront toujours quelque chose à offrir à la population rurale.

Pour ce premier voyage, les arrivants ont ramené deux prototypes solaires réalisés par les membres de l’association française. Il s’agit d’un four et d’un chauffe-eau dont la technique de fabrication et de mise en marche sont simples et non coûteuses. Atouts qui permettront à la population rurale de les confectionner localement avec les matériaux dont elle dispose.

Fière de ce concept, l’association ambitionne de le communiquer à d’autres en vue de l’appliquer à une grande échelle.

Sur place, les autorités locales manifestent beaucoup d’intérêt pour ce projet sur lequel elles misent énormément pour sortir la région de la marginalisation.

Satisfait des réalisations de l’association, qui a été créée en 2001 avec beaucoup d’actions à son actif, le Conseil rural de la localité de Bouzmour a mis à disposition un local pour lui offrir un meilleur cadre de travail. Les résultats n’ont pas tardé à venir : « Carrefour Al Abrar des Aït Daoud» projette, d’ores et déjà, de créer un centre de formation pour les jeunes filles rurales.

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Fiche signalétique d’Aït Daoud
Le territoire des Aït Daoud, appelé la tribu des « Ida Ou Bozia», et composé de fractions ou sous tribus. Il fait partie de la province d’Essaouira. Il s’étend sur une superficie montagnarde (environ 850 à 1.250 m d’altitude). Sa population est évaluée, selon le recensement général de l’année 2004, à 28.682 habitants qui composent 5.211 foyers. La densité de la population dépasse en moyenne les 50 hab./ Km2.

La zone d’Aït Daoud est située aux extrémités sud du Haut Atlas, c’est le Haha sud-est avoisinant les provinces d’Agadir, Taroudant et Chichaoua, et fait partie de la région de Tensift Al Haouz.

Kenza Alaoui
LE MATIN

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