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Maroc-Rentrée-INDH : la rentrée du saut patriotique

En ce qu’elle a un titre, ou mieux encore, un thème, l’actuelle rentrée diffère des autres. Elle est frappée du sceau de l’Initiative nationale pour le développement humain, qui se présente comme un programme de travail à très large échelle, comme un vaste champ de réflexion, comme un immense chantier de construction.

En tant que telle, elle a été abondamment commentée par la presse nationale, largement expliquée dans ses différents aspects par des responsables à divers niveaux. Ses moyens de financement sont désormais identifiés, ses chiffres arrêtés, son mode d’exécution défini, et le contrôle nécessaire à son suivi bien établi.

En ce mois de septembre, l’INDH ne laisse donc nulle place aux férus d’estrades. Elle appelle plutôt aux manches retroussées, d’autant qu’elle porte sur le développement humain, en tant que volet essentiel du développement économique national.
Son but est d’enclencher un combat frontal contre la pauvreté, la précarité, l’exclusion et le chômage, autant de drames humains qui doivent être perçus et surtout traités comme tels.

Fondamentalement, un peuple délaissé est un peuple qui se mue fatalement en proie facile à toutes les velléités, et plus grave encore, qui peut se présenter comme un levier à souhait manipulable.
Quand le désespoir envahit les coeurs et investit les esprits, il devient mobilisateur dans le mauvais sens avec en pointe, dérives et mésaventures en tout genre.

Nous voilà donc au niveau d’une question fondamentale, vitale même dans notre vie communautaire, en l’occurrence notre front intérieur, justiciable à tout moment et en toute circonstance, du plus grand soin et de la plus grande attention.

Si durant sa longue histoire, le Maroc a triomphé de bien de vicissitudes, s’il a pu enjamber moult difficultés et gérer de multiples crises, c’est grâce à la solidité de ce front toujours prompt à réagir à la moindre alerte. Ce sont là des faits avérés, vécus par notre peuple qui en était témoin et acteur, dûment consignés dans le registre de l’histoire récente et lointaine.

Nul ne peut ne pas se souvenir, encore moins ignorer, que tout au long de son existence, le Maroc a été testé sur la solidité de son front intérieur.
Cela s’est produit à maintes reprises bien avant le protectorat, puis tout au long de cette sombre période de notre histoire, et bien entendu après l’indépendance. Aujourd’hui encore, on nous teste, allant même parfois jusqu’à braconner dans la sphère exclusive de nos valeurs sacrées.

Et c’est agacé, semble-t-il, par les assauts à répétition contre notre peuple et notre nation, qu’un illustre homme d’Etat français, qui n’est plus de notre monde, avait lâché dans un article de presse portant sa signature : le Maroc est indétruisible. Il a tout dit vraisemblablement par référence à nos valeurs et à nos idéaux, mais aussi et surtout à notre front intérieur qui fait mouche à chaque fois qu’on croit l’avoir enterré.

Devons-nous pour autant nous reposer sur les lauriers du travail fait, des performances accomplies, des épopées réalisées ? C’est incontestablement l’erreur fatale à éviter à l’heure où les défis sont nombreux et les enjeux immenses.

Véritable sursaut patriotique

La luminosité de la flamme du front intérieur ne peut se maintenir que si elle est en permanence entretenue, non pas par des replâtrages par brusques à-coups, non pas par des mesurettes sans lendemain, non pas par le recours à des palliatifs ne devant aboutir qu’à des solutions de fortune, voire à de simples sursis, mais par un travail en profondeur, mûrement réfléchi, savamment préparé, magistralement exécuté.

Si l’INDH est venue raviver l’espoir pour éterniser cette flamme qui reste le meilleur cadeau que nous ont légué nos ancêtres, force est de constater que la tache qu’elle se propose de mener est immense, une immensité qui se reflète par l’ampleur du déficit social accumulé.

Chantier de règne, elle peut paraître comme une mer sans rivage, à nous de l’explorer patiemment mais intelligemment, comme un gouffre sans fond, à nous de nous y investir avec flair et talent. Nous ne devons reculer que pour mieux rebondir. Cela requiert un effort collectif, une mobilisation solidaire, chacun agissant en conformité avec les charges de sa responsabilité, chacun oeuvrant dans le respect de ses devoirs et obligations, avec comme support pour les uns et les autres, la fougue aux chantiers que nous dicte le sens de la citoyenneté.

Sans développement humain, la démocratie politique reste un plat sans ingrédients, donc amer, tout juste bon pour être contemplé. En quoi un parlement performant issu des urnes, et un gouvernement sorti tout droit de la majorité voulue par le peuple, peuvent-ils nous être utiles, et surtout donner l’image de nous-mêmes, si des franges entières de la population vivent en marge de ce difficile et laborieux processus politique ?

C’est la question que nous devons nous poser sur le ton de l’insistance, et c’est à cette question que l’INDH est venue répondre, porteuse des réajustements socio-économiques à entreprendre au plus vite pour donner une réelle consistance aux réaménagements politiques initiés.

C’est donc à un véritable sursaut patriotique qu’elle convie les responsables à tous les niveaux, les mandataires du peuple toutes tendances confondues, les élus locaux dans leur travail de proximité, la société civile en tant que laboratoire d’idées, les organisations politiques et syndicales en tant que force de propositions, la communauté des affaires appelée à mettre en relief son sens de l’imagination et de la créativité, le citoyen marocain en tant qu’acteur et bénéficiaire, le peuple marocain dans toutes ses composantes, lui qui a su au travers de son cheminement, conjuguer harmonieusement sa diversité pour fructifier positivement sa pluralité.

Le canevas est tout tracé. Il a comme contours, le concept rénové de l’autorité dans ses dimensions politique, économique et administrative, l’obligation de résultat qui engage tout détenteur d’une mission de responsabilité, le travail de proximité qui tranche avec le sédentarisme dans des bureaux hermétiquement fermés, la solidarité sociale qui campe en haut de la pyramide de nos valeurs.
Il importe à présent de dessiner sur ce canevas, des broderies dignes du Maroc et de son peuple.

Source : MENARA.MA

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