L’UA a besoin du Maroc : L’ambition affirmée à Asilah d’un projet africain

Le diagnostic fait aujourd’hui à Asilah par une vingtaine de ministres des Affaires étrangères – qui ont fait le déplacement -, des universitaires, des experts et des journalistes sur la situation du continent, ses défis et ses atouts de développement futur font ressortir que l’unité politique peut s’avérer un bon catalyseur pour l’essor à la fois économique et social de l’Afrique.

Les groupements économiques régionaux auxquels appartiennent plusieurs pays africains sont certes utiles et ont fait avancer quelque peu les choses, mais n’ont pas fait évoluer le continent vers l’unité politique nécessaire à son essor véritable. Le regret du ministre des Affaires étrangères du Sénégal est largement partagé.

L’unité politique, basée sur une même vision à laquelle souscrivent les pays africains peut se révéler un atout dans le monde aujourd’hui globalisé. Pourquoi ne pas avoir un porte-parole pour l’Afrique qui porte ses préoccupations et exprime ses positions devant l’ONU ?, s’interroge Cheik Tidiane Gadio.

Cela permettrait au continent d’avoir 25 mn pour s’exprimer au sein de l’Assemblée générale de l’ONU au lieu de 5mn pour chaque Etat africain qu’il utilise à répéter la même chose que le voisin. Un leadership africain porté par une nouvelle génération de leaders qui ont une vision et des projets pour le continent est ainsi le plaidoyer des participants au colloque sur l’Afrique inscrit au programme des activités scientifiques de la 20e édition de l’université Al Moatamid Ibn Abbad.

Une large place est faite lors des débats au discours adressé par S.M. le Roi aux participants à cette rencontre on ne peut plus opportune. L’Afrique est à la quête de nouvelles pistes de développement après que celles du passé aient échoué et pour permettre enfin à l’Afrique de sortir la tête de l’eau.

L’heure à Asilah, transformée en mini parlement africain, était à l’analyse et à l’autocritique, loin de la langue de bois et de la diplomatie de circonstance. Ainsi, l’échec de l’Union de l’unité africaine est souligné avec force. L’organisation n’a ainsi pas su dépasser ce que le chef de la diplomatie sénégalaise appelle le péché originel de l’OUA (Organisation de l’unité africaine), à savoir celui d’avoir, sur le poids de pressions émanant de l’un de ses membres, accepté en son sein un mouvement qui n’est pas un Etat reconnu, en l’occurrence, la RASD. L’UA avait la possibilité lors de sa création de soulever le débat à se sujet et de réparer l’erreur, estime Gheikh Gadio. Ce qu’elle n’a pas fait.

Or, aujourd’hui, il est avéré que l’UA a plus besoin du Maroc que le Maroc n’en a besoin. L’UA peut-elle se développer en se privant de la présence du Maroc ? , s’interroge Jean Christian Kombila, journaliste gabonais pour répondre par la négative. Le Maroc ne fait pas partie de l’UA, mais de la grande nation africaine, assure-t-il.

Le journaliste gabonais analyse de manière très positive les dernières tournées africaines de S.M. Mohammed VI pour y voir un réel engagement pour le continent. La diplomatie marocaine a osé une équation à plusieurs dimensions, souligne le journaliste qui note que le Maroc a pu déplacer en deux jours une quinzaine de ministres africains des Affaires étrangères.

L’Afrique a besoin d’un leadership, le Maroc fait partie de ces pays qui peuvent l’incarner , conclue-t-il.

Concernant le futur de l’UA, Jean Christian Kombila appelle simplement à soulever la question du Maroc. Pour le chef de la diplomatie sénégalaise, la solution ne souffre aucune confusion. Il s’agit, selon lui, de geler la participation au sein de l’UA d’un mouvement qui n’est pas un Etat reconnu et de fait, de faire la place au Maroc qui retrouvera son rôle et sa mission au sein d’une organisation dont il avait contribué à initier l’esprit.

________________________________

Moratinos et le Sahara

«Je suis venu à Asilah pour souligner le bon niveau des relations entre l’Espagne et le Maroc.

Asilah est le point le plus proche de l’Espagne, donc l’endroit adéquat pour parler de la vision commune entre l’Europe et l’Afrique.

La question du Sahara doit figurer dans les discussions avec Mohamed Benaissa, sachant que la nomination du nouveau représentant de la Minurso est- due suite à une proposition espagnole. Nous espérons que les parties concernées reviennnent au processus politico -diplomatique lequel est l’unique voie possible pour trouver une solution à la question du Sahara».

source:lematin

Commentaires