L’Onu saisie, en octobre, du projet marocain d’autonomie pour le Sahara

Il a souligné que ce projet est de nature à satisfaire les attentes de toutes les parties et constitue le meilleur moyen de régler la question du Sahara, conformément à la légalité internationale. M. Ould Errachid a également indiqué que le projet d’autonomie permettra aux Sahraouis de «concrétiser leur rêve historique de jouir de leurs droits et d’une vie digne à l’intérieur de leur patrie, de même qu’il aidera le Maroc à consolider sans conteste sa souveraineté sur ses provinces». Ce projet est destiné à l’ensemble des Sahraouis, y compris ceux séquestrés dans les camps de Tindouf, qui «aspirent à une solution rapide et définitive à cette question», a-t-il assuré.

Il faut noter que la proposition d’autonomie des provinces du Sud dans le cadre de la souveraineté marocaine est conforme à la légalité internationale en ce sens qu’elle constitue une solution au conflit du Sahara qui préserve les droits de toutes les parties. «Notre message à l’adresse du polisario, des Etats maghrébins et de tous les pays du monde est que le Maroc est sérieux dans le projet d’autonomie en tant que solution définitive à la question du Sahara, à travers l’exercice de la forme la plus évoluée de l’autodétermination», avait souligné, en mai dernier, M. Ould Errachid dans une déclaration à la presse au terme des travaux de la session extraordinaire du Corcas.

En effet, ce projet de décentralisation constitue une avancée démocratique dans la perspective d’une gestion par les citoyens de leurs affaires locales, provinciales et régionales. Il se propose de mettre en valeur une meilleure intégration de la région, et en particulier des provinces sahariennes récupérées et de leurs habitants. Il revêt une portée historique dans la mesure où il intervient dans un cadre de réconciliation et vise non seulement à trouver une solution administrative ou politique mais aussi à associer les parties concernées au plus haut niveau à la formulation et à la mise en œuvre de cette solution, conformément aux Hautes orientations de S.M. le Roi Mohammed VI.

Le geste Royal a valeur de symbole et de vérité qui tire son fondement de cette noble mission de préserver les acquis du processus d’unification et de consolider une culture de développement économique et social, basée sur une dynamique de régionalisation accordant aux fils des provinces du Sud, une large participation à la gestion locale. Cette vision-là avait déjà été expliquée dans le discours historique du regretté Souverain feu S.M. Hassan II, d’octobre 1984, à Fès, lequel prônait pratiquement le modèle allemand des «Länder». Ce modèle correspond à la prise en compte de certaines spécificités, qu’elles soient ethniques, culturelles, linguistiques, religieuses, et il se rapproche de l’Etat fédéral.

Il s’agit d’une régionalisation qui permettra aux Sahraouis de gérer eux-mêmes démocratiquement leurs affaires locales. Selon Abdellah Hafidi Sbaî, chercheur, spécialiste des affaires sahariennes et président de l’Alliance mondiale des notables de Beni Sbaâ, «cette régionalisation élargie est garantie par la Constitution.

Le nouveau découpage géographique devrait mettre un terme au précédent qui consacrait la partition de la région saharienne en trois entités distinctes, à savoir la région de Laâyoune-Boujdour-Sakia Al Hamra, la région de Oued Eddahab-Lagouira et la région de Guelmim-Es Smara. Toutes ces régions doivent être unifiées en une seule et disposer de l’autonomie financière et celle de prise de décisions».

El Mahjoub Rouane

LE MATIN

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