L’Espagne fait un geste d’apaisement en direction du Maroc

La question du retour de l’ambassadeur du Royaume en Espagne, Omar Azziman, rappelé à Rabat au lendemain du voyage du Souverain espagnol, a été au centre de ces entretiens. «Nous aimerions qu’il (M. Azziman) revienne le plus tôt possible», avait déclaré M. Moratinos lors d’une conférence organisée dernièrement à Madrid. Rabat avait rappelé son ambassadeur le 9 novembre dernier pour «une durée indéterminée» en signe de protestation contre la visite du Roi d’Espagne, Juan Carlos et la Reine Sophia, à l’origine de grandes manifestations de dénonciation qui ont eu lieu dans l’ensemble du Royaume. La Primature avait marqué, au nom du gouvernement, une vive réprobation de cette visite. «L’Espagne doit comprendre que le temps du colonialisme est révolu», avait déclaré à ALM le Premier ministre Abbas El Fassi. Les députés de la Nation avaient pour leur part réagi de la manière la plus ferme à la provocation espagnole, appelant toutefois Madrid à ouvrir un dialogue dans l’esprit du respect mutuel pour régler cette question héritée de l’époque du colonialisme. Le coup de froid jeté par cette visite n’a toutefois pas empêché la poursuite de la coopération entre les deux capitales, en matière notamment de la lutte antiterroriste.

Une rencontre avait réuni les chefs de la diplomatie des deux pays dans le courant du mois de novembre dernier, en marge de la grand-messe ministérielle ayant eu lieu à Lisbonne entre l’Europe et le Maghreb arabe. Lors de cette réunion, M. Moratinos avait confié à son homologue marocain le souhait de Madrid de «maintenir une relation normale» avec le Maroc. Les «divergences» entre Rabat et Madrid sur le dossier de Sebta et Melillia ne doivent pas affecter «l’ensemble de la relation», avait estimé de son côté le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires étrangères, Bernardino Leon.

Autre question évoquée lors de ces entretiens entre MM. Moratinos et Fassi Fihri, les développements de l’affaire du Sahara. Sur ce point, il y a lieu de noter que la position de l’Espagne est inchangée. Avec Washington et Paris, Madrid se déclare toujours favorable à la proposition marocaine d’octroyer un statut d’autonomie aux provinces sahariennes. Pour rappel, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, avait estimé que l’initiative marocaine constituait «une bonne base de discussion» pour les négociations engagées en juin dernier à Manhasset (USA), et qui se poursuivront du 7 au 9 janvier. Reste, le volet économique. Deuxième partenaire européen du Maroc après la France, l’Espagne souhaite un renforcement de la coopération avec le Maroc. La réunion de la haute commission mixte avait été annulée fin 2007, en raison de la crise suscitée par la visite du Roi Juan Carlos. La relance des travaux de cette commission serait prévue dans le courant 2008.

M’Hamed Hamrouch

Aujourdhui.ma

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