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Les sinistres visées sur le Maroc de l’internationale islamiste

Cette fois-ci, l’occasion lui a été offerte par un parti politique marocain se réclamant de la légalité juridique. En diffusant la soi-disant fatwa de l’Egyptien Youssef Qaradawi, adressée aux Marocains sur les colonnes d’un journal de la place, le relais marocain de cette internationale a franchi un nouveau palier dans l’art du “ double langage ” dont il est passé maître.

En défendant bec et ongles cette intrusion étrangère dans le champ religieux national, celui-ci démontre sa double “ allégeance ”. Il s’installe en première ligne et joue au poisson-pilote pour le compte de cette même internationale islamiste qui a engendré des hydres comme Al-Qaïda.
C’est à se demander s’il le fait par amateurisme ou, ce qui peut se révéler plus grave, par opportunisme politique. Les sinistres visées sur le Maroc de l’internationale islamiste

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En adoptant et soutenant une fatwa étrangère, qui pour permettre aux Marocains de recourir à l’emprunt bancaire avec intérêt les incite à se considérer comme des immigrés chez eux, certains parmi les islamistes marocains revendiquent clairement et sans détour cette double allégeance, sinon une unique.Celle qu’ils ont toujours eue envers Youssef Qaradawi et les chantres de la nébuleuse islamiste.
Considérer les Marocains «comme des immigrés chez eux», c’est insinuer sans détour que ceux-ci ne vivent pas dans «Dar al-Islam». De là à déclarer le Jihad dans «cette terre d’immigration», il n’y a qu’un pas que beaucoup d’esprits obtus n’hésiteraient pas à franchir. La frange locale de l’internationale islamiste est allée encore plus loin.

Toujours sur les colonnes du même journal, elle a critiqué la réaction du Haut conseil des ouléma qui a entre-temps promptement répondu à Qaradawi. Elle a repris les thèses de celui-ci en estimant que le Haut conseil n’a répondu que sur la forme, en éludant le fonds. Nos «islamistes-moralisateurs» jouent aux apprentis-sorciers en s’entêtant à ouvrir grandement la «boîte de Pandore» qu’ils avaient entrepris de faire céder, il y a quelques années déjà.

Pour rappel, ils criaient au «tour de vis sécuritaire» à chaque fois que les autorités s’intéressaient de près à ces prétendus imams «free lance» qui sévissaient dans les zones périurbaines. Ils martelaient «ad nauseam» que la démocratie était en péril à chaque coup de semonce contre les émirs sanguinaires qui produisaient leurs propres normes… Et tout cela avait débouché sur la boucherie du 16 mai 2003.

Aujourd’hui, alors que la plus haute autorité du pays a ouvert le chantier de la restructuration du champ religieux, démocratisant la fatwa en installant un collège d’ouléma où plusieurs compétences et sensibilités siègent, l’antenne locale de la nébuleuse islamiste rue dans les brancards. Elle fait appel pour cela à Qaradawi.Il s’agit d’un érudit certes reconnu, mais qui est avant tout un agent recruteur de l’internationale islamiste maniant parfaitement les artifices rhétoriques.

Karim Douichi
LE MATIN

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