Les citoyens à la traque des terroristes

Jamal Bougrine, un habitant de la maison où se cachait le présumé kamikaze (une maison voisine de l’appartement où avaient été localisés les terroristes mardi dernier), raconte que ce dernier l’avait menacé de se faire exploser s’il ne le laisse pas s’échapper.

Face à ce chantage, Bougrine lui ouvre la porte, mais dès que ce dernier eut fait quelques pas à l’extérieur de la maison, Bougrine a fait appel aux autres jeunes du quartier qui ont traqué l’intrus jusqu’à son arrestation. Selon les habitants, le présumé terroriste se cachait depuis deux jours sous un lit à cette maison, dont la seule occupante est une femme âgée.

De leur côté, les sources policières indiquent que cet individu a été interpellé dans le cadre d’opérations de contrôle de routine. Il a été arrêté, après s’être introduit dans une maison et menacé ses occupants de se faire exploser, indique la source. Il ne portait pas de charge explosive, et les services de sécurité procèdent à son interrogatoire, pour connaître ses mobiles, ajoute la même source.

Un autre individu a d’ailleurs été interpellé dans le même cadre.

Cette arrestation a eu lieu au même moment du début des funérailles officielles de feu Mohamed Zindiba, le martyre décédé lors de l’exercice de ses fonctions. Ces obsèques sont un signal fort, plein de sens et de reconnaissance envers tous ceux qui participent à la lutte contre le terrorisme.

La Haute sollicitude Royale envers les agents de police blessés dans les actes criminels du 10 avril dernier à Hay Al Farah représente également un autre message fort. On ne le répétera jamais assez, le Maroc crie haut et fort que les fanatiques ne finiront jamais par déstabiliser le pays. Les Marocains sont tous contre le terrorisme et ils sont prêts à payer de leur sang cette conviction, affirment plusieurs citoyens.

Rien qu’en regardant la mobilisation positive et spontanée des citoyens lors de la traque aux kamikazes en cavale, on sera convaincu, et à jamais, du refus catégorique de céder à la terreur et à l’intimidation de quelques groupuscules extrémistes aux idéaux idéologiques qui prônent la barbarie.

Quelle est hautement significative la scène d’un jeune du quartier de Hay Al Farah, armé d’un couteau et bravant le danger, partant à la recherche des kamikazes sur les terrasses des maisons du quartier.

Quoi que gênant, méthodiquement parlant pour les éléments de la police, l’acte en lui-même est plein de sens. Pas de terrorisme chez nous, lance-t-on dans le quartier.

Les efforts déployés par tout le monde sont à saluer. Spécialement les services de sécurité qui ont coordonné entre eux depuis des mois et qui poursuivent leurs efforts en matière de lutte contre le phénomène du terrorisme d’une manière professionnelle, efficace et exemplaire.

Chakib Benmoussa, ministre de l’Intérieur, a précisé lors de la conférence de presse, organisée mercredi 11 mars à Casablanca, que les recherches et la traque menées contre les membres du groupe auteur des attentats du 11 mars, ont permis l’arrestation de la plupart de ses membres alors que d’autres se sont fait exploser.

Les autorités avaient arrêté 31 membres de cette bande. Seuls trois ou quatre individus liés aux événements du 11 mars dans le cybercafé à Sidi Moumen, sont en fuite mais ils sont activement recherchés, a précisé le ministre de l’Intérieur lors de cette conférence où il a été accompagné notamment de Charki Draiss, directeur général de la Sûreté nationale et Mohamed Kabbaj, wali du Grand Casablanca.

Les éléments de ce groupe, identifiés et traqués depuis les attentats du 11 mars, ont réalisé qu’ils n’avaient plus d’issues. Désespérés et déstabilisés, ils se sont fait exploser, a-t-il expliqué.

La guerre contre ceux qui menacent les valeurs authentiques du Royaume et son projet sociétal ne se fait, malheureusement pas, sans dégâts. Outre la mort du martyre feu Zindiba, les malheureux événements du mardi dernier ont fait plusieurs blessés (21 dont six graves).

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Méthodes primitives

Lors de la perquisition de la maison où habitaient les terroristes, les agents de sécurité ont saisi des matières éventuellement destinées à la fabrication d’explosifs, des armes blanches et des outils informatiques et de communication. Ceci étant, l’organisation des groupes terroristes reste loin d’être professionnelle. Ce qui écarte toute connexion avec les réseaux terroristes étrangers , avait souligné le ministre de l’Intérieur.

Aucun rapport n’est établi entre les explosions de Casablanca et d’autres événements survenus dans des pays voisins (le ministre faisant sûrement référence aux explosions en Algérie). Tout lien direct avec des cellules terroristes internationales est à éloigner , a ajouté Chakib Benmoussa.

Mohamed AKISRA

LE MATIN

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