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Le Festival de Dar El Beïda a bien démarré

17.07.2005 | 16h49
120.000 spectateurs ont assisté aux concerts d’ouverture de la 1re édition. De la musique populaire et moderne, du cinéma, de l’art
C’est la fête à Casablanca. Les réjouissances ont débuté samedi avec une parade que les habitants et les visiteurs de la capitale économique du Royaume ne sont pas prêts d’oublier. L’ouverture du festival de Casablanca, à l’image de cette ville fabuleuse, était prodigieuse. La compagnie française « Oposito » à laquelle se sont adjoints une cinquantaine de comédiens a offert un voyage de rêve aux dizaines de milliers de spectateurs qui s’étaient rassemblés des deux côtés de l’avenue Hassan II, entre la place des Nations Unies et le Rond-point Saint Exupéry.

La parade d’ouverture à la Place des Nations Unies

La parade, intitulée « Transhumance» comme se plaisent à la qualifier ses créateurs est « une métaphore …une allégorie, un hommage aux gens du voyage, aux colporteurs d’histoire et autres poètes». La parade était haute en couleur et a pu transporter le public vers un monde imaginaire fait d’animaux fantastiques, d’oiseaux mythiques et d’hommes vivants au rythme d’un temps révolu. Par la magie de l’art, le centre ville de Casablanca a été transformé, le temps qu’a duré la représentation, en une gigantesque place d’un village du moyen âge. Cracheurs de feu, diseurs de bonnes aventures, montreurs d’animaux, au son, tantôt de cornemuses, tantôt percussions ont séduit un public. C’était une sorte de carnaval de Rio sans les dépassements qu’on lui connaît.

Du pur plaisir pour les yeux, les oreilles et l’esprit. Ce défilé que les organisateurs qualifient « d’arche sans déluge, de refuge de nos rêves, de rempart à l’indifférence et de vaisseau aux émotions d’antan », marque le début d’une nouvelle ère pour Casablanca où l’art sort de l’ombre pour interpeller tous nos sens. Le spectacle est maintenant dans le rue.. Après la parade, ce samedi, les casablancais avaient rendez-vous avec trois concerts Hoba Hoba Spirit étaient sur la place Rachidi, Steel pulse à El Hank et Hajib et Stati dans le stade de Sidi Bernoussi. Il y avait aussi des projections de films à partir de 20h30 dans des espaces aménagés spécialement à cet effet.

« Plume le petit ours » et « Les bandits» ont été projetés au parc de l’Hermitage et «Contes persans » dans la plage Lalla Meriem. Des dizaines de milliers de personnes, principalement des jeunes se sont amusés au cours de ces spectacles.
Sur la place Rachidi, ils étaient plus de quarante mille à danser et à chanter au rythme des notes et des paroles très engagées débitées par le groupe Hoba Hoba Spirit.

Créée il y a à peine deux ans par de jeunes contestataires casablancais, cette formation « fusion rock » a conquis un large public avec sa « Haîha music ». Les thèmes chers à la population juvénile et à celle qui l’est moins, constituent la trame de leurs chansons. Situation précaire de la jeunesse, disfonctionnements de la société, âpreté de la vie, tout y passe. Beaucoup d’humour, une certaine dose de sarcasme, un peu de cynisme, un zeste d’autodérision, une pincée de Gnawa et de Nass El Ghiwane et voilà une musique qui ne laisse pas indifférents. Les membres de Hoba Hoba Spirit se sont surpassés samedi dernier sur scène. Ils étaient dans leur élément et le public aussi.

Au stade de Sidi Bernoussi, on vibrait, au même moment, sur un autre registre. Deux géants de la chanson populaire marocaine, Hajib et Stati, ont fait le bonheur de plus de quarante mille spectateurs. Certes Stati dénonce à sa manière certains aspects négatifs de notre société, mais c’est un sacré artiste, une star qui a véritablement bonifié. Hajib, à la voix puissante, certain de son art et Stati, en grande forme, ont fait vibrer un public qui reprenait en chœur toutes les chansons. « Al Marssaoui » et les différentes « Aïta » continueront pendant longtemps à nous transporter. Ce fut une belle soirée et même ceux qui sont arrivés en retard et qui étaient assez loin de la scène ont pu voir le spectacle sur écran géant.

Entre rock marocain de Hoba Hoba Spirit et mélodies festives de Hajib et Stati, il y avait du reggae à El Hank. La aussi, il y avait près de quarante mille spectateurs venus se trémousser au rythme de sonorités venant de Jamaïque et interprétées par le groupe anglais Steel pulse.

On se plait à dire que : « en investissant l’espace public, sans barrière aucune, les spectacles de rue ont pour objet d’intensifier les relations de fraternité entre les gens dans un esprit de liberté et de convivialité ». C’est tout à fait vrai. Avec ce festival, on le sent bien, les casablancais renouent avec la fête et retrouvent le sourire.

Des projections en plein air
Pour sa première édition, le festival de Casablanca fait du cinéma l’une de ses composantes phares. Une série de programmes a été conçue pour satisfaire tous les goûts: soixante projections, près de 40 films, 3 écrans (2 écrans géants en plein air et le cinéma Lynx).

Des avant-premières de films, tous publics, viendront compléter cette programmation. En avant-première mondiale, l’adaptation à l’écran de l uvre magistrale de Mohamed Choukri, Le pain nu du réalisateur Rachid Benhadj, avec le talentueux acteur international marocain Saïd Taghmaoui.
La section cinéma indien créera l’événement avec la présence de l’actrice Rani Mukherjee, invitée d’honneur de cette première édition, à qui le festival rendra un vibrant hommage à travers une programmation intitulée Rani Mukherjee, l’expérience d’une actrice à Bollywood.

Le programme Haute Mer, reprendra de grands films d’aventure avec pirates et naufrages pour les amateurs de sensations fortes.
Un Spécial Jamel Debbouze proposera la projection du long-métrage Astérix et Obélix: mission Cléopâtre. Ces projections auront lieu tous les jours sur deux écrans géants installés sur la plage Lalla Meriem et au Parc de l’Hermitage.

Le programme d’aujourd’hui : Mardi 19 juille
MUSIQUE
-Scène place Rachidi – 21h00 – Mazagan (Fusion – Maroc)
-Scène Sidi Bernoussi – 21h30 – Pascal of Bollywood (Pop hindi – France)
-Scène place Rachidi – 22h15 – Sergent Garcia (Rock, Hip Hop, Rap, Ragga, Reggae, Salsa – France)
-Scène El Hank – 23h15 – Tiken Jah Fakoli (Reggae – Côté d’Ivoire)

CINEMA
-Cinéma Lynx – 16h00 – Tabous (Documentaire – Iran)
-Cinéma Lynx – 17h30 – Yasmin (Drame – Royaume-Uni – Allemagne)
-Plage Lalla Meriem – 20h30 – La nounou et les pirates (Film pour enfants – Russie)
-Parc L’Hermitage – 20h30 – Les contes de la mère poule (Film pour enfants – Iran)
-Prc L’Hermitage – 21h30 – Un simple fait divers (Comédie dramatique – Maroc)
-Plage Lalla Meriem – 21h30 – Pirates des Caraïbes (Aventure, Fantastique, Action – Etats-Unis)

ART URBAIN
-Phare d’El Hank – Journée – Exposition, Découverte de la base peinte du phare
-Bus – Journée – Exposition photo “Ana Bidaoui, Ana Bidaouia”
-Phare d’El Hank – 20h15 – Projection Triptyque d’images

ANIMATIONS
-Parc Fem Lahcen (Hay Mohammadi) – 10h00 – Animation enfants Troupe Pistou
-Parc Alecso (Ben M’Sick) – 10h00 – Animations enfants Troupe Théâtre des coulisses
-Parc des capitales islamiques (Aïn Chock) – 10h00 – Animations enfants Troupe Khalid Chouchou
-Place Alecso (Ben M’Sick) – 17h00 – 2e tour de BreakDance
-Parc Hay Hassani – 18h00 – Percussions “Epouvantail”
-Parc Fem Lahcen (Hay Mohammadi) – 18h00 – Percussions “Bouhala”.

source:lematin

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