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Le coût de la vie déclenche un mouvement de colère à Rabat

Il s’agit en fait de transmettre les plaintes de plusieurs centaines de citoyens, déposées à la section de l’Association marocaine des droits de l’Homme, section de Rabat. Le timing de cette montée de colère correspond à la rentrée scolaire et au mois de Ramadan, avec toutes les hausses de prix que les deux événements charrient.

A ne pas perdre de vue, par ailleurs, le feuilleton des augmentations des prix de plusieurs produits de consommation courante comme le transport public, qui a répercuté celle de l’essence, désormais indexée au cours international du baril. S’y ajoute une kyrielle de hausses comme celles du sucre, de l’eau et de l’électricité dont la facture a connu un accroissement de 7%.

De surcroît, la loi de Finances de 2006 a introduit une revalorisation de la TVA, avec le passage de quatre taux à deux, entraînant par conséquent un renchérissement direct du coût de la vie. Les résultats ne se sont pas fait attendre. En août dernier, l’Indice du coût de la vie (ICV) a enregistré une progression de 1,2 % par rapport au mois précédent.

Selon l’évaluation du Haut commissariat au plan (HCP), cette progression est le résultat de la hausse de l’indice des produits alimentaires à hauteur de 1,9 % et de celui des produits non alimentaires de 0,6 %. Comparé à son niveau au même mois de l’année précédente, l’ICV du mois d’août 2006 aura progressé de 3,7 % contre 0,2 % au cours du même mois une année auparavant.

Conséquence, plusieurs produits ont connu une hausse sans précédent depuis le début de l’année 2006. La lettre en question cite le lait, les légumes, les fruits secs, la viande de volaille, le café, la confiture, le beurre, l’eau minérale, la levure, l’eau, l’électricité, les produits de construction et le transport, dont la hausse des prix est considérée comme «une taxe indirecte dans un temps où les salaires baissent».

Contacté, Abdessalam Adib, responsable de la section de Rabat de l’AMDH, pense que la série des hausses des prix va à l’encontre de l’esprit de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) visant à améliorer le niveau de vie des couches défavorisées.

Les signataires de la lettre-pétition adressée, dont Annahj Addimocrati, le parti de l’Avant-garde, le PS, l’UMT, l’Organisation démocratique du travail, le Centre marocain des droits de l’Homme et Attac Maroc, adhèrent à cette vision des choses.

Leurs représentants, au même titre que ceux de l’AMDH, estiment que le service public doit reprendre sa place face à une gestion déléguée qui sollicite rudement les bourses des classes à petits revenus. Selon Adib, le gouvernement doit revoir sa politique d’encouragement de l’investissement étranger, qui s’appuie avant tout sur la baisse des salaires combinée à la hausse des prix des prestations et produits. «Nous devons enfin avoir une politique économique propre à nous et non dictée par les institutions financières internationales», tonne-t-il.

En fait, le scénario de sortie de crise proposé par les pétitionnaires, appelant à une baisse des prix, semblent très peu envisageable. D’autant plus que le Maroc ne pourrait plus faire marche arrière quant à sa politique d’ouverture économique.

Mostafa Bentak
LE MATIN

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