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La participation des MRE au scrutin de 2007 semble matériellement impossible

Mais un tel projet demande de longs travaux de préparation. Il est donc exclu que les MRE mettent leur bulletin dans les urnes dès le printemps 2007. Pourtant le sujet continue de nourrir le débat dans les associations représentant les Marocains dans les différents pays d’accueil.

Saïd Charchira, directeur du Centre européen des études et analyses sur la migration basé à Düsseldorf, a ainsi déclaré au «Matin» que ni lui ni ses amis des autres organisations ne lâcheront prise. Le combat continuera pour que la doctrine Royale soit sérieusement prise en compte par le gouvernement. Ce dernier a mis en avant les restrictions émanant de pays comme l’Allemagne ou la Hollande qui refusent toute campagne électorale de MRE sur leurs territoires.

Ces deux pays proposent, en revanche, que les opérations électorales se fassent dans les consulats et les salles publiques. L’Allemagne et la Hollande refusent également que leurs élus d’origine marocaine dans les communes et les Parlements se présentent pour les législatives de 2007.

Face aux excuses formulées par le gouvernement, liées généralement à des questions d’ordre logistique ayant trait à la participation des MRE aux élections, les associations répliquent en avançant l’exemple de la Tunisie. En effet, pour les présidentielles de 2005, ce pays a pu organiser des circonscriptions dédiées à ses ressortissants dans leurs pays d’accueil. L’Italie en a fait de même pour les élections qui ont porté Romano Prodi à la présidence et le cas des sièges spéciaux au Sénat français ne cesse d’être cité.

Mais, pour ne retenir que l’exemple de la France, cette solution ne fut retenue qu’à l’issue de longs préparatifs techniques et de discussions sur toutes sortes d’autres hypothèses. Pour les MRE, il n’y a pas de doute : on peut trouver un consensus. Pas plus loin que la semaine dernière, suite à un colloque sur la question, tenu à Casablanca, le Centre a soumis une lettre au Cabinet Royal à ce propos.

Aujourd’hui, les MRE, ces pourvoyeurs de devises, ne cessent de faire valoir leur droit d’être présents sur l’échiquier politique marocain. Surtout, ressentent-ils le besoin de l’enrichir de leur expérience en y portant un regard nouveau qui sort des sentiers battus de la politique politicienne. Ils veulent plus qu’une participation au Conseil supérieur des MRE qui reste une structure, somme toute, d’une portée stratégique.

Justement, plusieurs associations de MRE pensent que la problématique de leur participation aux élections de 2007 peut être résolue au sein même du Conseil. Ce fut, rappelons-le, la position, il y a un an, du Congrès mondial des citoyens d’origine marocaine, une ONG de droit belge créée en 2001.

Quant aux partis politiques, c’est le silence radio. Hormis l’Istiqlal qui dispose d’une commission dédiée à la question, le RNI et le PJD qui a effectué des tournées en Europe pour recruter de nouveaux adhérents MRE, le reste des formations politiques semblent moins enthousiastes. Pire, certains partis sont même allés jusqu’à craindre qu’une participation des Marocains de la diaspora ne favorise trop la montée des islamistes aux prochaines élections.

Sur un autre registre, certaines organisations de MRE à caractère économique ont clairement exprimé leur désintérêt de la politique. Elles préfèrent plutôt que le gouvernement leur facilite les procédures liées à la création d’entreprises.

Mostafa Bentak | LE MATIN

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