La leçon de Sidi Moumen

Le drame de Sidi Moumen, loin de créer le désordre et la rupture souhaités, a en revanche soudé la population contre les malfaiteurs transformés en terroristes potentiels. C’est d’abord la population de ce même quartier qui s’est soulevée comme un seul homme pour condamner de la manière la plus ferme ce qui se confirmait comme la tentative ou les préparatifs d’un horrible et odieux attentat. A suivre les images et les déclarations sur les chaînes de télévision qui se sont fait un devoir de restituer in visu l’atmosphère, la population du quartier tout entier s’est révoltée contre l’infamie.

Ce qui nous ramène à confirmer, contrairement à ce qui a été dit par certains, que Sidi Moumen n’a jamais été le fief d’un «terrorisme dormant».

A preuve, les apprentis terroristes, embarqués dans une galère de mysticisme et d’embrigadement idéologique, ne proviennent pas du quartier lui-même. Ils y étaient venus dans le but d’échapper à la vigilance de la police sans doute, mais ils se sont heurtés à celle de la population, d’une population en vérité ayant mal surmonté le choc d’un 16 mai 2003 où les doigts du monde entier s’étaient, à tort ou à raison, pointés sur elle.

Le comportement, on l’a dit sur ces mêmes colonnes, exemplaire et relevant d’un rare courage civique du fils du propriétaire du cybercafé, Mohamed Faïz (Lire le témoignage ci-contre) est une leçon pour chacun d’entre nous. Il atteste d’une prise de conscience collective que seuls les esprits chagrins ou malveillants refusent : la cohésion nationale est nécessaire, elle est l’un des fondements de tout progrès.

Elle se déploie tous les jours à travers une série de gestes, dont celui de la solidarité, du courage, de la volonté de s’opposer aux fascismes radicaux. Désormais, nous nous convaincrons que le terrorisme, latent ou déclaré, est l’affaire de tous.

Il relève d’une lutte sans concessions de tous ceux qui ont à cœur de protéger notre pays de l’aventurisme et de la violence aveugle.

LE MATIN

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