Kidnappée et violée à tour de rôle

Employée dans une entreprise de confection située dans la zone industrielle d’Aïn Sebaâ, à Casablanca, elle n’y sortait que vers 18 h 30. De coutume, elle prenait un grand taxi pour arriver chez elle. L’endroit n’était jamais désert à cette heure-là. Au contraire, il était bondé d’employés qui venaient de quitter l’usine pour se rendre chez eux.

«Je ne sais pas comment cela m’est arrivé, M. le président…C’était en un clin d’œil…», a balbutié, toujours en larmes, et sans qu’elle fixe ses deux bourreaux qui se tenaient au box des accusés.

Elle s’est retrouvée toute seule à destination du lieu où stationnent les grands taxis. C’était comme si le destin avait préparé toutes les conditions et les circonstances pour qu’elle soit un gibier facile chassé par deux lascars. Il s’agit de Mohamed, vingt-huit ans et de son aîné de trois ans, Farid. Ce dernier, étudiant de son état, a profité de l’absence de son père pour se servir de sa voiture, une Clio de couleur rouge, et a rejoint son ami Mohamed, employé de son état dans une entreprise commercialisant le matériel informatique. Farid, qui était derrière le volant, a klaxonné pour attirer l’intention de Meriem. Celle-ci ne lui a pas prêté attention et a continué son chemin. Seulement, en un clin d’œil, il s’est arrêté. Son ami, qui se tenait à ses côtés, a ouvert la portière et est descendu, s’est adressé directement à Meriem, et l’a saisie par sa chemise pour la tirer rapidement et la faire monter par force à bord de la voiture. Farid a démarré avec grande vitesse et ne s’est arrêté qu’une fois arrivé dans un lieu désert. À tour de rôle et sans pitié, ils l’ont violée à maintes reprises. «Ils m’ont laissé sur les lieux après avoir terminé…Je ne savais où ils m’ont abandonnée…», a conclu Meriem devant la Cour. Un témoignage frappant qui a laissé toute l’assistance perplexe.

Que devaient dire les deux mis en cause? Certes, ils ont tenté de se disculper. Mais sans convaincre la cour qui les a jugés coupables pour kidnapping et viol et les a condamnés à six ans de réclusion criminelle chacun. Un châtiment qui ne guérira, sans aucun doute, les blessures de Meriem.

Abderrafii ALOUMLIKI

Aujorudhui.ma

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