Eaux de baignade : sept plages non conformes cet été

Sur un total de 300 stations de prélèvement, 271 de qualité microbiologique sont conformes aux exigences réglementaires pour la baignade, soit 90,33 %. Seulement 9,66 % ne répondent pas aux normes internationales. Les plages polluées subissent l’influence des rejets des eaux usées ou connaissent une forte concentration de baigneurs conjuguée à l’insuffisance des infrastructures d’hygiène.

Le milieu côtier marocain constitue, en effet, le réceptacle final des rejets issus de plusieurs sources de pollution: rejets domestiques, industriels, agricoles, défaillance du réseau d’assainissement, insuffisance des stations d’épuration, rejets des bateaux, présence d’animaux sur la plage, les pollutions marines accidentelles…

La zone méditerranéenne souffre de la dégradation de son environnement à cause des activités humaines (urbanisation accélérée, activités touristiques et industrielles…) et des pressions naturelles dues aux effets de l’érosion des reliefs et paysages à proximité des plages.

Le taux de conformité des eaux méditerranéennes est de 87,33 %. Quelque 9 stations ont subi une amélioration. Six d’autres sont passées de la catégorie B à la classe A : Quemado, Kariat Arkmane (S1), Miami Nador, Martil. Deux stations qui étaient classées C ont pu cette année figurer parmi celles de la classe B : M’diq et Kariat Arkmane (S2). Douze stations ont subi une dégradation de la qualité en méditerranée. Saïdia, à titre d’exemple, qui était classée A l’année dernière est à l’heure actuelle classée B.

Par ailleurs, la zone atlantique nord est marquée par une importante urbanisation et une industrialisation attirées par les infrastructures existantes. Sur 180 stations de surveillance, 90,56 % sont conformes aux exigences. 18 stations ont subi une amélioration de la qualité, passant de la classe B à la catégorie A comme Mehdia, Sable d’or, Sidi El Abed, Aïn Diab, Oued Merzeg, Tamaris II. Pour sa part, la zone atlantique sud se distingue par des plages épargnées des problèmes de pollution.

“ Grosso modo, on remarque une nette amélioration de l’environnement du littoral au Maroc lors des huit dernières années. ”, estime Jamal Ben Jelloun, directeur des ports et du domaine public maritime. Selon le rapport national, l’amélioration de la qualité de l’environnement des plages du Royaume est due essentiellement aux efforts considérables déployés aussi bien par les organismes publics que par les opérateurs privés et la société civile.

Le nombre des plages surveillées est passé de 18 en 1993 à 93 en 2006. Le fruit de l’amélioration est à la base d’octroi du label “ Pavillon bleu ” à la plage de Aïn Diab et à celle d’Essaouira. “ Le Maroc et l’Afrique du Sud sont les seuls deux pays africains à obtenir le label «pavillon bleu». Nous œuvrons pour que d’autres plages marocaines le gagnent. ”, se félicite Mohamed El Yazghi, ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement.

L’amélioration est due au renforcement de l’arsenal juridique concernant la protection de l’environnement, à la mise en place de stations de traitement des eaux usées et des systèmes de dépollution au niveau des ports, à la généralisation des réseaux spécifiques et à l’aménagement de blocs sanitaires au niveau des plages…

Pour assurer la sécurité au niveau des plages, le ministère de l’Equipement et du Transport va procéder à l’équipement de douze plages avec du matériel de balisage pour la période estivale de cette année. Ces plages ont été choisies en concertation avec la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement : Agadir, Skhirat, Bouznika, Restinga, Mohammedia, Tanger municipale, Mehdia, Saïdia, Rabat, Martil, Achakar et Asilah.

Un guide pratique en matière d’accessibilité aux plages avec des besoins spécifiques a été élaboré et transmis aux comités locaux leur précisant les modalités et les critères techniques de mise en place des équipements.

La publication des résultats relatifs à la qualité des eaux de baignade constitue un moyen de communication et de sensibilisation en matière de prévention des risques pour la santé des populations.

Les baigneurs risquent de contracter différentes maladies ou infections de type gastro-intestinal, oculaire ou cutané voire des maladies graves comme l’hépatite et la fièvre typhoïde. Les déchets déposés ou enfouis dans le sable peuvent être à l’origine de blessures pour les estivants. Pour ce, le rapport incite ces derniers à fréquenter de préférence les plages conformes aux normes et éviter les plages de classe C. On met en garde les estivants pour éviter la baignade en cas de blessure ou de maladie dermique et pour interdire l’accès des animaux domestiques aux plages.

Jihane Gattioui

LE MATIN

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