Deux violeurs mis hors d’état de nuire

«Il faut que tu gagnes ta vie, Malika, tu es actuellement mère, et ton petit enfant a besoin de dépenses que tes parents ne peuvent pas supporter», lui a conseillé l’une de ses amies.

La seule solution pour elle : s’en aller tenter sa chance sous d’autres cieux. Elle a emprunté une modique somme d’argent, pris ses maigres affaires et son enfant et s’est dirigée vers Casablanca. Un garçon de café, issu du même quartier qu’elle, lui donnera un coup de main pour s’installer dans la mégalopole. Elle a loué une chambre à Hay Hassani et a pris l’habitude de confier son enfant à sa voisine pour passer sa journée au «Moukef» de la rue d’Agadir en quête de travail. Elle arrivait à peine à gagner de quoi payer son loyer, se nourrir et subvenir à ses besoins. Mais, elle ne s’en préoccupait pas outre mesure, se contentant de se laisser vivre en attendant des jours meilleurs. C’est plutôt les pires qu’elle aura à affronter.

Un soir, alors qu’elle était partie chercher du pain à la boulangerie, ce fut le drame. Dans une ruelle déserte, elle a entendu quelqu’un la suivre. Malika avançait précipitamment au point que la vitesse de ses pas dépasse celle des battements de son cœur. Elle marchait tout droit sans tourner la tête. Elle craignait d’être agressée ou violée par des malfrats. Certes, personne ne lui a fait du mal depuis qu’elle a mis les pieds à Casablanca, il y a deux ans de cela. «Mais tout est possible», pense-t-elle. La route est presque déserte et ouvre l’appétit aux délinquants.

Tout à coup, elle se rend compte qu’un jeune homme lui emboîtait le pas. Il s’approchait d’elle à vue d’oeil. Elle tourna alors la tête pour voir de qui il s’agissait. Elle reconnut alors Mohamed, un chômeur de vingt-six ans qui passait son temps à vagabonder et à se débrouiller pour payer sa drogue. Il était dans un état second.

Elle a hâté son pas, mais ce dernier a fini par la rattraper et l’a tirée vers lui et lui asséner plusieurs gifles. Elle a crié, demandé du secours, mais rien n’y fit. Pour la faire taire, il l’a violemment frappée ce qui a eu pour résultat de la faire tomber à la renverse et de perdre connaissance. Il l’a alors traînée jusqu’à un coin sombre, près d’un chantier de construction où son ami s’enivrait. Malika est revenue à elle et voyant Rachid, elle l’a supplié de la relâcher. En vain. Mohamed et son ami se sont mis à la molester. Ils lui ont ôté ses vêtements contre son gré et ont commencé à la violer à tour de rôle. Chaque fois qu’elle recommençait à pleurer à haute voix, l’un d’eux la maltraitait. Vers minuit, le duo a abandonné la malheureuse à son triste sort. Et elle est alors retournée chez elle dans un état lamentable. Le lendemain, sa voisine l’a encouragée à porter plainte contre ses violeurs. Ils ont été arrêtés.

Devant la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, ils ont nié toutes les charges retenues contre eux. Convaincue que les deux mis en cause sont coupables, la Cour les a condamnés à six ans de réclusion criminelle..

Abderrafii ALOUMLIKI

Aujourdhui.ma

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