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Des détenus salafistes redécouvrent l’amour

Selon l’association Annassir, ONG dédiée au soutien des détenus de la Salafiya Jihadiya, il n’y a pas de raison pour que les cinq détenus en question soient privés d’un droit dont jouissent leurs «frères» dans les autres établissements pénitentiaires du Royaume et notamment à Fès, Kénitra et Meknès où des mariages avaient été conclus par des adouls à l’intérieur des prisons avec l’aval du ministère de la Justice.
Selon la même association, près d’une vingtaine de mariages ont été conclus de la sorte dans les prisons marocaines depuis les attentats du 16 mai 2003 et les procès qui s’en sont suivis.
«Cela participe à la stabilité mentale des détenus, mais aussi à la stabilité de leurs familles malgré les conditions de détention et la séparation», argumente Abderrahim Mouhtade, président de Annassir qui affirme que la revendication desdits prisonniers «constitue un pas en avant». «La majorité de cette catégorie de détenus étaitent contre les actes de mariage officiels. Aujourd’hui, ils reconnaissent implicitement les institutions et il faut les aider dans ce revirement positif», explique M. Mouhtade.
Mohamed Aâtour purge une peine de prison à perpétuité. Kamal Chetbi, extradé d’Espagne, a été condamné à 20 ans de prison, alors que Abdelhakim El Ghali, Issam Chouider et Rédouane Alami avaient écopé de dix ans de prison ferme pour leur implication dans des entreprises terroristes.
Ces derniers, selon des sources salafistes, ont conclu leurs mariages en dehors des murs de la prison par familles interposées. Le choix de l’épouse se fait généralement parmi les femmes proches d’un co-détenu salafiste alors que les familles respectives se chargent du reste des formalités. Qu’est-ce que cela coûte ? «Presque rien du tout», expliquent les mêmes sources, surtout que la dot est réduite au minimum.

Le Droit à l’intimité conjugale

La «khoulwa Chari’ya» (Droit à l’intimité conjugale) est octroyée dans les prisons marocaines aux époux qui justifient d’actes de mariage. Les détenus de la Salafiya Jihadiya en ont fait l’une de leurs principales revendications et n’ont cessé depuis de demander l’amélioration des «conditions d’accueil», mais aussi de disposer de plus de temps. Dans les prisons, selon des sources salafistes, les «frères» s’arrangent entre eux pour bien gérer la «khoulwa». Le «moment d’intimité» intervient généralement une fois tous les 20 jours et la «détente» peut s’étaler sur une demie-journée. Dans certaines prisons, ce sont les détenus salafistes qui ont fini par se retrouver au centre des protestations des prisonniers de droit commun. Ces derniers accusent les premiers de trop accaparer les lieux. Et le temps.

Mohamed Boudarham
Aujourdhui.ma

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