Des détenus islamistes ont observé une nouvelle grève de la faim

Tout a commencé, à en croire le président de l’association «Annassir» des familles des détenus islamistes, Abderrahim Mouhtade, «lorsque la direction de la prison d’Outita 2 a décidé d’introduire des prisonniers de droit commun, au sein du bloc où séjournaient les détenus islamistes». Ces derniers occupaient entièrement le bâtiment. Mais au fil des mois, leur nombre a considérablement diminué. Ils ne sont restés que 45 dans ce vaste bloc.

La décision de la direction de la prison d’accueillir de nouveaux prisonniers, même s’ils sont poursuivis pour des crimes et délits de droit commun, était donc tout à fait légitime. D’ailleurs, le même scénario s’est déroulé dans la prison de Meknès, où les détenus islamistes, eux aussi incarcérés dans le cadre de la loi antiterroriste, ont accepté volontiers de partager leur bloc avec de nouveaux détenus.

Cependant, à Outita 2 les prisonniers islamistes ont été intransigeants. Résultat : les forces de l’ordre, accompagnés du procureur du Roi, ont entrepris le transfert d’une trentaine de prisonniers islamistes de manière «excessivement musclée». Quinze ont rejoint la prison d’Aïn Borja à Casablanca, et les quinze autres ont été conduits vers la prison de Salé.

Seule une quinzaine sont restés à Outita 2, où ils partagent leurs cellules avec d’autres détenus de droit commun. Selon Abderrahim Mouhtade, «l’administration pénitentiaire pouvait au moins opérer ces transferts en tenant compte du lieu de résidence des familles des détenus».

En tout cas, tous les détenus islamistes incarcérés dans le cadre de la loi antiterroriste ont également observé une grève de la faim, de 24 heures cette fois, en signe de solidarité avec les détenus «transférés arbitrairement».

Cet énième bras de fer entre les détenus islamistes (ou certains d’entre eux, plus exactement) et l’administration pénitentiaire reflète un véritable malaise dans les rangs des prisonniers. Elle reflète également un manque de communication entre les détenus islamistes et l’administration pénitentiaire.

Abdelmohsin El Hassouni

LE MATIN

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