Bavardage: Bonjour, tu sais quoi…

Affolée, une jeune dame s’insurge face au bavardage de sa petite : «Ma fille est un vrai moulin à paroles», avant d’ajouter non sans humour : «Elle a mis beaucoup de temps avant de se décider à parler. Mais croyez-moi, aujourd’hui, elle rattrape le retard!»

Assurément, la stratégie des bavards est quasiment la même: un regard, puis un sourire, puis un interminable discours. Et curieusement, le loquace a plus de «facilité» à s’adresser aux autres. Même s’il ne connaît pas vraiment son interlocuteur, une foudroyante envie de bavarder l’attrape. Si le commun des mortels distingue aisément le bavard du sociable, l’adepte du «lavage de langue» ne sait malheureusement pas comment faire ce distinguo.

Du point de vue psychologique, les avis divergent. En effet, tantôt le «parleur compulsif» cache-t-il un besoin de dialoguer pour se sentir aimé et de partager ses idées ou ses expériences, tantôt il est adepte du syndrome dit «parler pour parler». De même, d’autres spécialistes attestent que le bavardage revêt d’autres causes. Parmi celles-ci, il y a lieu de mentionner l’état des personnes solitaires en quête de compagnie, celles qui veulent combler une soif d’apprendre et la liste des types de bavards est longue.

Quoi qu’il en soit, le bavardage n’exclura jamais le côté sensible et fier de la personne. Pour ce faire, il est tellement méchant que de vouloir «remettre le bavard à sa place» en lui disant de se taire, surtout lorsqu’il est en public. Face à une situation pareille, plusieurs stratégies existent. La première, et certainement la moins impolie, c’est de demander gentiment à la personne bavarde de reporter la conversation à plus tard. Aussi, serait-il gentil de se culpabiliser à sa place en disant «je n’arrive plus à me concentrer»…

Pour Mohamed, le rejet est plus froissant quand le bavard est un proche. Ainsi, ce jeune homme opte pour la stratégie de l’étourderie : «Personnellement, je n’aime pas rejeter mon interlocuteur bavard surtout s’il s’agit d’un proche. Ma stratégie c’est que je fais semblant d’être attentif même si je ne le suis pas vraiment, car le bavard devinera que je ne suis plus ses histoires quand il risque de sentir que j’ai perdu le fil…»

Par ailleurs, il existe aussi ceux pour qui le bavardage est une véritable manie. Ceux-ci passent leur temps à raconter les détails d’une soirée organisée entre amis, parler longuement et ne dire que du mal des autres. Bref, cela vire visiblement à la méchanceté gratuite…

En outre, beaucoup de bavards prennent les cancans pour une bonne habitude voire pour un hobby. Ces derniers font plutôt partie de la catégorie des «bavards sociables», ceux à qui tout le monde pose automatiquement la question «quoi de neuf», dès qu’ils font leur apparition.

Finalement, le bavardage devient malsain voire maladif quand son adepte en devient fier, quitte à virer à l’indécence. Pire encore, cet état d’âme risque de jouer les prolongations et de s’éterniser. Conséquemment, le bavard n’est pas loin d’être chassé de la société, voire mal vu par ses collègues, lorsqu’il intègre la vie professionnelle.

Houda Belabd

Source: Le matin

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