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1167 illégaux interceptés en cinq mois : Immigration clandestin

Le flux migratoire vers l’Europe prenait, autrefois, une trajectoire connue, qui se limitait à la zone du Détroit. Les candidats à l’émigration clandestine, en provenance des pays subsahariens, traversaient généralement le continent, jusqu’à la frontière maroco-algérienne au nord pour accéder aux points les plus proches de l’Espagne via le détroit de Gibralata.

Aujourd’hui, l’émigration emprunte de nouvelles trajectoires que l’on n’arrive pas à définir avec précision, mais qui laissent perplexes quant à la longueur du chemin parcouru, à ce qu’il aurait coûté aux candidats et aux risques encourus par ce derniers. Parmi les candidats à l’émigration clandestine, tombés dans les filets de la gendarmerie Royale et des autres services de sécurité et de contrôle dans la province de Laâyoune, on retrouve des profils nouveaux en provenance de contrées asiatiques très éloignées (Bangladais, Hindous, Sri-Lankais et Pakistanais).

Un fait nouveau qui suscite nombre d’interrogations. Quelles filières empruntent ces candidats à l’émigration ? Pourquoi délaisser des circuits plus courts pour emprunter ces nouvelles routes ? Que leur coûte un tel déplacement et qu’est-ce qui motive leur démarche ? Les quelques bribes de réponses qu’on a pu recueillir à ce sujet, sur place à Lâayoune, font état de l’existence de réseaux bien rôdés qui opèrent à distance et qui auraient des relais dans différents pays, notamment en Algérie. C’est d’ailleurs le point d’entrée, pour 90% comme le démontrent les statistiques et les enquêtes, de ces émigrés au Maroc et par lequel ils sont refoulés en cas d’arrestation en conformités avec la législation en vigueur.

En 2003, le Maroc s’est, en effet, doté d’une loi relative à l’entrée et au séjour des étrangers et à l’émigration et l’immigration irrégulières. Un arsenal juridique visant à limiter le phénomène et qui entre dans le cadre d’une stratégie globale adoptée en conformité avec les engagements pris au Maroc à la fois sur le plan intérieur et vis-à-vis des partenaires internationaux. C’est dans ce sens que s’inscrit également la mise en place d’organes spécialisés dans les affaires de l’émigration et du contrôle des frontières ainsi que la création de l’Observatoire national de l’émigration.

Le phénomène, nouveau puisque visible depuis 2003, du trafic l’émigration clandestine, dans la zone sud, est considéré avec sérieux et pour cause. Le profil de nouveaux candidats à l’émigration clandestine, en particulier les ressortissants asiatiques, l’implication directe de quelques éléments du polisario, notamment ceux appréhendés en décembre 2004, environs de la ville de Zouerate, par les autorités mauritanienne, dans des réseaux d’organisation de l’émigration clandestine sont autant d’éléments qui montrent la gravité du phénomène.

En octobre de la même année 2004, Kofi Annan, avait exprimé sa préoccupation par l’apparition de la migration clandestine dans les zones d’opération de la MINURSO et fait état de l’hébergement par le polisario d’émigrants clandestins en provenance d’Asie. L’apparition, dans la zone tampon fortement minée, d’émigrants clandestins, dont certains demeurent occasionnellement égarées sans moyens de subsistance appropriés pendant de longues périodes, est un sujet de préoccupation croissante, avait souligné le Secrétaire général de l’ONU dans un rapport rendu public, le 22 octobre 2004.

90 kilo-mètres séparent Tarfaya de l’île canarienne de Fuerteventura, nouvelle porte d’entrée pour un séjour ou exil en Europe. Cette proximité, ajoutée à la présence de côtes faciles et très étendues sure une distance de 175 kms, favorisant l’embarquement de barques, est un facteur stimulant pour les trafiquants réguliers et occasionnels. La croissance du secteur de la pêche aurait accentué les flux migratoires. Certains marins pêcheurs se convertissant, durant les périodes de basse saison et de repos biologique, en trafiquants ou intermédiaires de l’émigration clandestine.

Face à l’ampleur du phénomène, le Maroc a mobilisé d’importants moyens humains et logistiques de lutte. Une action renforcée qui donnent ses premiers résultats et de grands motifs de satisfaction aux partenaires espagnols, engagés avec les marocains dans une coopération de contrôle des frontières. Selon un accord conclu entre Rabat et Madrid, en février 2003, des patrouilles mixtes ont été mises en place et opèrent de manière régulière, selon un planning préétabli.

Une première période s’est déroulée entre le mois de février et celui de juillet 2004, puis une deuxième période allant du 1er janvier au 27 avril 2005 ont donné des résultats probants et permis une diminution conséquente des flux migratoires.

C’est, par ailleurs, un parcours de combattant quotidien pour les forces engagées dans la lutte contre le fléau. La mobilisation est ainsi permanente au niveau du commandement régional de la Gendarmerie dans la zone de Laâyoune. Patrouilles mobiles et survol des côtes avec hélicoptères équipés en caméras thermiques, permettant une vision nocturne, font partie de leur programme d’action.

Un dispositif de sécurité composite, longeant le littoral et agissant en permanence est par ailleurs mis en place. La mobilisation de tout le personnel des services de sécurité à travers des opérations de ratissage terrestre des lieux et abris favorables au campement des candidats clandestins s’impose devant l’étendu et l’hostilité du terrain. Ce sont 175 kms de distance de côtes et 145.000 km2 d’étendues désertiques à couvrir.

Une lutte permanente avec des moyens locaux et, par ailleurs, limités, soulignent des responsables régionaux. L’Union européenne s’était pourtant engagé à contribuer financièrement à l’opération de contrôle de l’émigration clandestine.

La réunion de 5+5, qui s’ouvre aujourd’hui à Malte au niveau des experts une l’occasion opportune pour évoquer cette question. Le Maroc aura rempli tous ses engagements envers ses partenaires européens. Il est ainsi le seul pays africain à avoir engagé un processus de lutte contre le phénomène de l’émigration clandestine, dont l’efficience des résultas n’est plus à démontrer.

La coopération entre le Maroc et l’Espagne a, par ailleurs, servi de modèle et des tentatives similaires sont aujourd’hui lancées, notamment entre l’Italie et la Libye. Un des responsables du commandement régional de la gendarmerie nationale à Laâyoune nous assure que cette action a permis un échange d’informations et d’expérience utiles aux deux parties.

Ces patrouilles auraient permis le démantèlement de réseaux opérant dans le trafic de l’émigration, mais aussi et surtout aidé à faire tomber les préjugés et montrer les capacités réelles du Maroc à faire face au phénomène, du moins sur un plan humain. Le manque de moyens financiers, en particulier lorsque le contrôle engendre des coûts importants auxquels personne ne peut être préparé, n’ôte rien au professionnalisme des forces composites opérant sur le terrain.

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Les nouveaux circuits des passeurs
Par l’intermédiaire de passeurs , ayant des connexions avec des réseaux professionnels, les candidats à l’émigration venus du continent asiatique arrivent au Maroc. Le phénomène est autant nouveau qu’intriguant. Dans le cru des cinq premiers mois de 2005 (du 1er janvier au 30 mai 2005) ce sont 40 Pakistanis, 38 Hindous et 35 Bangladais) qui s’ajoutent à la liste des 1020 candidats subsahariens à l’émigration clandestine, interceptés par les services de contrôle. Ils étaient 205 Bangladais, 114 Hindous et 24 Pakistanais durant l’année 2004.

Un nombre assez élevé pour ne pas être anodin. Lorsqu’ils sont arrêtés et interrogés, comme le veut la procédure, ils évoquent un long trajet et un accès au territoire qui se fait généralement par les frontières voisines du Maroc.

Le sujet est ainsi sensible et délicat. Par quelle filière sont-ils sortis de leurs pays ? La question intrigue. Le phénomène, est par ailleurs, préoccupant. Le nombre croissant de ressortissants asiatiques parmi les clandestins interpelle compte tenu de la conjoncture internationale de lutte contre le terrorisme.

Le courant migratoire se renouvelle-t-il ? Les candidats à l’émigration clandestine des pays asiatiques ont-il décidé d’investir un terrain encore inexploité pour échapper au contrôle de services rôdés dans les zones habituelles de transit de l’émigration ou obéissent-ils à d’autres motivations ? La question mérite que l’on s’y intéresse.

Ces candidats qui, souvent, sont amenés à payer encore et encore, en cours de route les trafiquants sont parfois abandonnés dans le désert lorsque le contrôle se fait serré. Ils sont livrés à eux-mêmes et les services de contrôle découvrent, parfois, des personnes affamées et physiquement affaiblies qu’il faut médicalement prendre en charge.

Les services de la Gendarmerie à Laâyoune ont récemment dû hospitaliser en urgence un candidat à l’émigration clandestine tabassé par les trafiquants parce qu’il avait refusé d’embraquer à bord d’une barque dont l’état n’était pas pour le rassurer sur la capacité à franchir l’atlantique et mener ses passagers sains et saufs sur l’autre rive. Des mésaventures quotidiennes sont racontées.

Les candidats à l’émigration abandonnés s’en prennent parfois au cheptel appartenant aux habitants de la région.

Aujourd’hui, l’émigration empreintes de nouvelles trajectoires que l’on n’arrive pas à définir avec précision, mais qui laissent perplexes quant à la longueur du chemin parcourus, à ce qu’il aurait coûté aux candidats et aux risques encourus par ce derniers.

Parmi les candidats à l’émigration clandestines, tombés dans les filets de la gendarmerie Royale et des autres services de sécurités et de contrôle dans la province de Laâyoune on retrouve des profils nouveaux en provenance de contrées asiatiques très éloignées (Bangladais, Hindous, Sri-Lankais et Pakistanais). Un fait nouveau qui suscite nombre d’interrogations.
La mobilisation est par ailleurs permanente dans la zone sud. Un dispositif de sécurité composite, longeant le littoral et agissant en permanence est mis en place.

Patrouilles mobiles et survol des côtes avec hélicoptères équipés en caméras thermiques, permettant une vision nocturne, font partie de son programme d’action. Une lutte permanente avec des moyens locaux et, par ailleurs, limités, soulignent des responsables régionaux.

Une action renforcée qui donne ses premiers résultats et de grands motifs de satisfaction aux partenaires espagnols, engagés avec les marocains dans une coopération de contrôle des frontières.
source:lematin

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