Maternité sans risque

Généralement, il est admis que la condition de la femme est l’un des indicateurs qui informent le mieux sur les degrés de développement et des réalisations en matière de qualité de la vie, où la santé reproductive demeure l’un des principaux indices.

En effet, l’ONU a inséré la santé reproductive parmi les objectifs du Millénaire pour la période allant jusqu’à 2015, avec le but de réduire des deux tiers le taux de la mortalité infantile (enfants de moins de 5 ans) et d’améliorer la santé maternelle.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui définit la mortalité maternelle comme le décès d’une femme en période de grossesse ou 42 jours après l’accouchement des suites de complications apparues en grossesse ou en accouchement, considère qu’une maternité sans risque nécessite la mise en place de services de santé de qualité qui puissent garantir le suivi en amont et en aval de l’accouchement.

Au Maroc, une enquête sur la population et la santé de la famille durant les années 2003 et 2004 a enregistré une nette amélioration du taux de consultation médicale avant l’accouchement (68 % contre 42 % en 1997) et du taux d’accouchement en lieux sous contrôle médical, qui est passé de 43 % en 1997 à 61%.

Selon la même enquête, le recours au planning familial est passé à 63 % contre 58 % en 1997, alors que le taux de mortalité en couche a subi une nette diminution, passant à 227 sur 100.000 habitants contre 332 auparavant.

Ces améliorations sont le fruit de la mise en œuvre d’une stratégie basée sur des actions visant à aboutir à l’objectif maternité sans risque.

S’appuyant sur les données et actes ayant contribué à l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, notamment la révision du Code de la famille, l’Assurance maladie obligatoire, la réforme des établissements de santé, le Maroc a adopté un programme décennal (2005-2015) au profit de la mère et de l’enfant, après sa mise au point par le ministère de la Santé, des ONG et différents acteurs du secteur privé.

Ce programme s’inscrit dans le cadre des objectifs du Millénaire qui visent à améliorer la qualité de la prise en charge de la maman et du bébé, à sensibiliser la société aux risques relatifs à la grossesse et à l’accouchement et à renforcer le partenariat avec tous les intervenants. Les axes de ce programme portent sur le renforcement des ressources humaines, l’accès facile aux services nécessaires, l’organisation conséquente des services de santé et le repositionnement de la stratégie de l’information et de l’éducation.

A ce propos, le ministère de tutelle a mis en place une stratégie d’information, d’éducation et de communication pour la maternité sans risque. Il s’agit d’une stratégie qui s’articule sur deux axes, dont le premier porte sur la sensibilisation des décideurs au taux élevé de mortalité maternelle, en vue de les mobiliser autour des moyens de circonscrire le mal.

Entre autre actions entreprises dans ce sens, figurent notamment la production d’un documentaire, malheur au foyer, conçu pour inciter à l’amélioration des services des urgences pour femmes enceintes, ainsi le recours à l’outil communication pour aider les professionnels de la santé à mieux accomplir leurs taches.

Le second axe porte sur la sensibilisation de la femme concernée et de sa famille à l’utilité d’un bon contrôle de son état de santé durant une grossesse.

Selon Mohamed Abou Ouakil, directeur du service de l’information, de l’éducation et de la communication à la direction de la population au ministère de la santé, cette stratégie ira en gagnant en envergure au niveau régional. C’est une stratégie qui a permis de faire de la réduction du taux de mortalité maternelle une priorité nationale.

MAP.

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