Le Maroc séduit les opérateurs économiques basques

Le programme de la visite, par ailleurs assez chargé, fut l’occasion pour Salaheddine Mezouar de faire passer un message clair. Le Maroc a des atouts non négligeables pour attirer les investisseurs étrangers, notamment à travers tous les leviers du plan Emergence.

Cet exercice de sensibilisation auquel s’est livré le ministre, en terrain certes peu conquis, était axé, d’un côté, principalement sur le lancement du pôle automobile, et d’un autre, sur la promotion des Med Zone, une sorte de maquilladores à la marocaine que le pays ambitionne d’élever en nom de marque. “ Il s’agit d’une bataille de perception que nous menons au quotidien auprès de tous les investisseurs potentiels ”, avoue le ministre de l’industrie et du commerce.

Le résultat commence à se faire sentir. Au Pays Basque, les hommes d’affaires locaux étaient agréablement surpris de voir le Maroc vendre ses compétences en automobile, en aéronautique ou encore en électronique, secteurs qui étaient jusque-là l’apanage de l’Europe de l’est et de la Turquie. Pour preuve, lors d’une rencontre organisée au très moderne auditorium de Bilbao avec une centaine d’entreprises basques, ces dernières se sont montrées enthousiastes quant à l’idée de pouvoir s’établir au Maroc.

Pendant les débats qui ont eu lieu lors de cette rencontre entre les opérateurs économiques basques et Salaheddine Mezouar, Tomas Gonzalez, directeur chez IDOM, un cabinet-conseil qui aide les entreprises basques à s’installer au royaume, n’a pas tari d’éloges sur les avancées enregistrées par le Maroc ces trois dernières années. “ Que ce soit l’administration ou les banques, nous ne trouvons pas de difficultés pour nous installer. Il n’y a pas plus d’handicaps au Maroc que dans un autre pays de l’Europe de l’est ” lança-il à l’assistance.

Inès Anitua, directeur général d’ACICAE, cluster dédié à l’automobile, est pour sa part plus tempérée. Si elle s’est déclarée ravie de percevoir une nouvelle tonalité dans les discours des autorités marocaines, “les choses sont en train de positivement évoluer au Maroc. C’est un pays que nous voyons de plus en plus en tant que partenaire ”, elle a par contre pointé du doigt les faiblesses qui caractérisent le royaume quant à la logistique.

Deux autres mastodontes de l’économie basque se sont déclarés totalement satisfait de leur présence au Maroc. Il s’agit d’IRIZAR, fabricant de bus, et de FAGOR qui disposent de deux unités de production à Salé et à Mohammedia. Leurs responsables disent enregistrer dans notre pays l’un de leur meilleur taux de productivité, une meilleure qualité et une meilleure ambiance de travail. Un témoignage qui n’a pas laissé de marbre les entreprises qui ont assisté à ce meeting.

Il faut dire que l’enjeu pour le Maroc est de taille. Le secteur automobile basque est loin d’être négligeable. Avec deux entreprises de fabrication de véhicules et 280 fabricants de pièces automobiles, ce secteur emploie quelque 50.000 personnes et représente 20 % du PIB de cette région avec un chiffre d’affaires de 8 milliards d’euros, dont une partie réalisée en recherche et développement.

Les retombées de cette visite se font déjà sentir. Larbi Belarbi, président de l’AMICA, également du voyage, se frotte les mains.

Dans deux mois au plus tard, une délégation d’entreprises basques opérant dans le secteur de l’automobile se rendra à Casablanca pour rencontrer leurs homologues marocains et s’enquérir sur place de l’offre marocaine… Le message de Mezouar a semble-t-il été reçu cinq sur cinq par les Basques.

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L’industrie automobile marocaine en plein essor

Elles sont actuellement une centaine d’entreprises qui constituent le noyau de l’industrie automobile au Maroc. La plupart de ces unités sont installées dans l’axe Casablanca-Rabat et à Tanger. L’activité principale du secteur, qui emploie 30.000 personnes dont une majorité ont un bac +2, réside dans les faisceaux de câbles qui représentent 50 % de ce domaine.

Le secteur automobile a crû ses deux dernières années de 33 %. Aujourd’hui, l’industrie automobile marocaine réalise un chiffre d’affaires de 1,4 milliard de dirhams dont la moitié est réalisé exclusivement à l’exportation. Un autre élément important est à signaler, la présence dans le secteur de plusieurs unités qui font du R&D (recherche et développement) qui est une niche à très forte valeur ajoutée.

C’est le cas de MATRA et Valeo, avec une centaine d’ingénieurs chacun et STM Electronics (électronique embarquée) avec 500

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Bilbao, un modèle pour les villes marocaines

Il y a une dizaine d’années, Bilbao était une ville sinistrée et en pleine déprime. Economiquement à la traîne et culturellement en déphasage avec une Espagne qui est redevenue à la page, la métropole basque a réussi en l’espace d’une décennie à inverser la tendance. Elle est devenue le fer de lance économique du Pays Basque.

Elle est également aujourd’hui un point de référence culturelle notamment grâce au fabuleux colosse de verre et de titane, au Musée Gugenheim et au palais des congrès et de musique Euskalduna (Une délégation de la ville de Casablanca composée de Sajid et de Kabbaj se rendra prochainement à Bilbao pour voir la possibilité de doter la Ville blanche d’une structure pareille).

La ville dispose également d’infrastructures nouvelles comme le métro et un aéroport international très modernes.

Bilbao – Karim Douichi

LE MATIN

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