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Transport : Une grève mi-figue, mi-raisin

A Tétouan, par exemple, la place Moulay Mehdi a été prise en otage. Ce qui a considérablement perturbé la circulation, déjà difficile, dans la Colombe blanche.

A Marrakech, les 3.500 taxis de la ville ocre n’étaient pratiquement pas visibles sur les grandes artères. Mais comme dans les autres villes du Royaume, certains conducteurs ne se sont pas pliés au mot d’ordre général.

Quant à l’approvisionnement des stations d’essence, il n’a pas été touché par la grève. Cela n’a pas empêché les automobilistes de les prendre d’assaut, lundi, en prévision de toute rupture de stock possible. Ce qui n’a pas eu lieu puisque la situation a été des plus normales.

Toutefois, c’est un autre son de cloche qui prévaut chez les représentants des chauffeurs professionnels d’autocars (voyageurs) et de camions de transport de marchandises, affiliés à l’UGTM. Ils ont affirmé «leur refus de la grève annoncée pour les 3 et 4 avril courant» et la poursuite du dialogue, qualifié de fructueux, avec le ministère de l’Equipement et des Transports.

En effet, cette décision a été prise suite à une réunion, tenue lundi au siège du ministère, entre le directeur du Transport routier et les représentants des chauffeurs professionnels d’autocars et de camions ainsi que des taxis affiliés à l’UGTM, précise un communiqué commun des représentants de ces syndicats.

«Après avoir examiné les problèmes posés et trouvé les solutions appropriées à travers la voie du dialogue, les représentants des professionnels ont réaffirmé leur précédente position rejetant le recours au débrayage», souligne le communiqué.

Malgré cela, les grands et petits taxis, indispensables pour la circulation dans les grandes villes, ont exprimé leur mécontentement de différentes manières. Certains ont sillonné leur périmètre de circulation sans prendre de clients, tandis que d’autres ont contourné les postes de garde des grévistes pour ne pas être interpellés.

Normal que la grève soit aussi hétéroclite, vu l’éclatement syndical des conducteurs de taxis. Toutefois, ils sont tous pour la révision d’un projet de Code de la route qualifié de trop contraignant. Pour la plupart, les amendes exorbitantes qu’il contient ne peuvent être appliquées à des chauffeurs qui vivotent avec des salaires de misère.

S’ils portent l’étendard de la contestation, ce n’est pas uniquement pour défendre leur corps de métier, estime-t-on. «C’est également pour le bien de tous les automobilistes qui n’ont aucun moyen de se défendre contre une loi trop coercitive», souligne un responsable d’un des 45 syndicats ayant appelé à la grève.

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Roue de secours
La situation du transport en commun au Maroc se développe à doses homéopathiques. Le département de tutelle continue de réagir par à-coups arguant d’un legs trop lourd à gérer.
Dans ce contexte, les taxis petits et grands constituent la roue de secours d’une politique du transport en mal de solutions valables et viables. Mais la roue de secours qu’on a longtemps sous-estimée a fini par se transformer en fardeau. La réalité est plus délicate qu’il n’y paraît.
Toutes les propositions de modernisation du secteur ont été confrontées à la précarité même de la situation matérielle des conducteurs. Le grand perdant dans l’histoire reste le citoyen à petit revenu.
Ce dernier dépend complètement de ces bolides qui, faut-il le dire, sèment la terreur sur les routes.

Mostafa Bentak
LE MATIN

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